75 ans après sa création, le Fonds des Nations unies pour l’enfance a permis à des millions enfants de nombreux pays et territoires parmi les 190 dans lesquels il est présent, d’accéder à une éducation de meilleure qualité et à rêver d’un avenir plus prometteur.
Quand l’UNICEF voit le jour en 1946, son objectif est clair : protéger et défendre les droits de millions d’enfants à travers le monde, et les aider à survivre et à s’épanouir. Pour mener à bien cette mission, les activités de l’UNICEF s’organisent autour de 5 axes principaux, à savoir la santé, la nutrition, l’accès à l’eau, la protection des enfants, et l’éducation. Parlant de l’éducation, c’est l’un des domaines les plus importants de l’action de l’UNICEF, qui lui consacre parfois jusqu’à 29% du financement prévu pour la réalisation des actions humanitaires.
Faire beaucoup avec un peu
Entre 2015 et 2020, les actions humanitaires de l’UNICEF ont permis à plus de 28 millions d’enfants à travers le monde d’accéder à une éducation de base (formelle et non formelle, y compris un apprentissage préscolaire). Malgré les besoins de plus en plus importants et les difficultés qui se multiplient au fil du temps, l’organisation a réussi en 2020 à venir en aide à plus de 2,5 millions enfants dans le monde tandis que, pour la même année, le financement reçu n’atteignait même pas 40% du montant à lever.
L’avènement de la pandémie de la Covid-19 en fin 2019 et sa propagation en début 2020 a eu un impact négatif sur les activités de l’UNICEF, car si le montant des fonds collectés était déjà en baisse après une légère augmentation en 2016 (73,72% du montant à lever), une chute vertigineuse s’observe en 2019 quand le pourcentage passe à 42,05%. En plus de cela, l’arrivée de la Covid-19 augmente le nombre d’enfants dans le besoin, mais en même temps, rend plus difficile l’acheminement de l’aide auprès de ces derniers.
Plus de 800.000 bénéficiaires en 2021
Au Cameroun, la situation n’est pas très différente. En effet, les données fournies par les rapports de situation des activités humanitaires de l’UNICEF au Cameroun montrent une évolution plutôt timide des montants des fonds collectés pour financer les activités au Cameroun. Selon les données disponibles au mois d’août 2021, seulement 6,1 millions de dollars USD ont été récoltés sur les 83 millions nécessaires au bon déploiement des activités, soit moins de 10% du montant à lever.
Mais l’énorme déficit et les autres difficultés rencontrées n’ont pas empêché l’UNICEF de prendre des mesures pour donner aux jeunes camerounais les outils pour accéder à une éducation de qualité et avoir la chance de se bâtir un avenir prometteur.
Les besoins étant plus concentrés dans les zones en conflit notamment la région de l’Extrême-Nord qui subit les attaques de Boko Haram et les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest avec la crise anglophone, les actions de l’UNICEF au Cameroun sont plus nombreuses dans lesdites régions, auxquelles s’ajoutent parfois celles du Nord et de l’Adamaoua, et celles de l’Ouest et du Littoral, limitrophes au Nord-ouest et au Sud-ouest.
Plus de 7 500 enfants accèdent à l’éducation à la mi-2021
Pour l’année 2021, les actions de l’UNICEF ont permis à 7 601 élèves affectés par les crises d’accéder à une éducation, qu’elle soit formelle ou non. Près de 4 000 enseignants ont également été formés dans la prise en charge psychosociale des élèves, ainsi que l’identification des risques et la prévention des conflits à l’école en zone de crise. Cette formation a bénéficié à environ 500 000 élèves, dont 48% étaient des filles.
Avec l’arrivée de la Covid-19 et la fermeture de plusieurs écoles, l’UNICEF a procédé à des dons en matériel, notamment 5 000 tablettes qui ont été mises à la disposition des élèves pour permettre à ces derniers de suivre les cours à distance, et ainsi continuer à apprendre malgré le contexte sanitaire.
Dans la même lancée, des sacs à dos et du matériel didactique ont été distribués à plus de 85.000 élèves (dont plus de la moitié étaient des filles) dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, et dans les localités de Babadjou à l’Ouest et de Melong dans le Littoral.
De l’aide sous différentes formes
Les actions de l’UNICEF pour améliorer l’éducation et le futur des enfants dans le monde et précisément au Cameroun se présentent sous différentes formes. En plus du renforcement des capacités des enseignants dans la prise en charge des apprenants et des dons de fournitures scolaires, l’UNICEF a également contribué à la mise en place de 19 340 points temporaires de lavage des mains qui ont permis à 967 000 enfants de reprendre le chemin des classes dans de meilleures conditions sanitaires.
Après les inondations qui ont touché les départements du Mayo-Danay et du Logone-et-Chari à l’Extrême-Nord en 2020, 6 355 élèves venant de 17 écoles ont été relocalisés en plus de recevoir des fournitures scolaires et des kits d’hygiène pour les filles. En 2019, 1 703 élèves de l’arrondissement de Zina toujours à l’Extrême-Nord avaient eux aussi reçu une aide similaire après des inondations.
Dans les régions anglophones, des kits menstruels ont été distribués aux filles pour qu’elles n’aient pas à interrompre les cours pendant leurs règles, mais également des torches et des sifflets pour appeler à l’aide en cas d’agression.
Dans ses actions humanitaires, l’UNICEF est également venu en soutien aux enfants déscolarisés en organisant des sessions d’apprentissage pour eux (6 830 bénéficiaires dans le Sud-ouest en 2020), ainsi qu’aux enfants en situation de handicap ou déplacés internes (près de 3 500 bénéficiaires en 2020).
Beaucoup reste à faire
Les actions humanitaires de l’UNICEF dans le monde et au Cameroun sont d’une importance capitale pour le bien-être des enfants et même des pays tout entiers. Venir en aide aux enfants en situation de crise donne à ceux-ci la chance de rêver d’un avenir meilleur, surtout à certains groupes qui sont parfois mis en retrait ou marginalisés en matière d’éducation, notamment les filles, les enfants handicapés ou encore les déplacés internes.
En plus de l’éducation de qualité à laquelle les enfants ont accès, la problématique du genre est également mise en exergue à travers les actions de l’UNICEF. À titre d’illustration, pour l’année 2021, 372 888 filles ont bénéficié de divers appuis de l’UNICEF sur un total de 833 505 enfants, soit une proportion de pratiquement 45%. Mais même si ces résultats sont encourageants, il n’en demeure pas moins vrai que le travail de l’UNICEF reste énorme : avec les conflits qui se multiplient, les enfants restent des cibles d’abus, de maltraitance ou d’enrôlement dans les conflits. Que ce soit au Cameroun ou ailleurs dans le monde, les actions de l’UNICEF restent de demeurent indispensables pour que les enfants puissent aspirer à un meilleur futur.
Photo by AMISOM via Iwaria